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Carnet de bord littéraire

Carnet de bord littéraire


Interview de Roxelane Alexandra Larossa

Publié par Plume vive sur 27 Juin 2021, 09:59am

Catégories : #interview

Bonjour à tous. Nous revoilà pour une petite interview d'auteure. Pour ceux qui me suivent, vous avez vu sûrement vu passé" Kaliakra, le roman de Roxelane Alexandra Larossa, que je vous présente ci dessous. 

Tout d'abord, quand avez vous commencé à écrire ?

J’ai commencé à lire et à écrire toute seule à l’âge de quatre ans. J’ai écrit un premier poème lorsque j’avais six ans… et depuis, écrire a toujours été une évidence pour moi. Sauf que j’ai eu une adolescence très difficile et une vie assez mouvementée par la suite, je souffre également d’hypersensibilité et d’un important trouble de l’attention. Jusqu’à mes 35 ans ce
n’était que de la poésie (mon recueil « Sirène » est disponible sur Amazon) et quelques débuts de romans abandonnés au bout de la dixième page. Je n’arrivais pas à trouver mon style, ni en bulgare, qui est ma langue maternelle, ni en français, j’étais très critique envers tout ce qui sortait sous ma plume. Jusqu’à ce que quelqu’un de mon entourage, avec qui –
paradoxalement – on ne s’est jamais particulièrement appréciés, me dise « Maintenant stop. Tu sais écrire, on le sait, fais-le enfin ! ». Ça m’a chamboulée, peut-être touchée dans ma fierté, alors je me suis mise à mettre en pages l’histoire qui me trottait en tête depuis longtemps.

Et au niveau des raisons qui vous ont poussée à écrire ? 
La découverte de l’ésotérisme et du Tarot était devenus une échappatoire pour moi lorsque je vivais avec un homme qui s’est avéré violent. C’était difficile, car c’était le père de mon fils. L’injustice que les religions ont causé aux femmes… J’avais envie de crier cette injustice. Toutes les femmes qui étaient accusées de sorcellerie alors qu’elles voulaient juste aider les
autres femmes à l’époque où la pilule contraceptive n’existait pas. La peur de l’homme du pouvoir de la femme, et son besoin de la soumettre…

Effectivement, le thème est particulièrement traité dans votre roman en particulier lors de l'évocation des filles de Lilith.
En temps que lectrice, quelles sont vos genres/ vos livres préférés si vous en avez plusieurs ?

Mes auteurs préférés sont Mikhaïl Boulgakov et Sommerset Maugham, qui est un très fin connaisseur de l’âme humaine, et c’est toujours un immense plaisir pour moi de le lire. Mais « Kaliakra » se rapproche finalement en style de « Maître et Marguerite » de Boulgakov, par le côté historique et fantastique à la fois. « Maître et Marguerite » est mon livre préféré de
tous les temps, je crois. Boulgakov est exquis, torturé, magnifique, humain.

Sinon, j’aime beaucoup le côté romanesque et classique de Diane Pearson, et en plus moderne, j’ai récemment découvert le norvégien Lars Mytting.

Je n'en ai lu aucun ! Des livres à rajouter à ma PAL donc :). Mais reparlons de votre roman. Quelles ont été vos sources d'inspirations ?

Mon inspiration était quelqu’un qui a donné l’âme du personnage de Ivanko Terter. C’est le seul personnage qui a un prototype dans la vie réelle, c’est quelqu’un qui m’a beaucoup touché - et qui continue de le faire, dans la vraie vie. Je l’ai revu récemment et nous avons pu nous dire beaucoup de choses. Sans le vouloir, le livre tourne finalement autour de lui… Je ne
voulais pas des personnages plats, je ne voulais pas faire des leçons de moral, je voulais démontrer la nature humaine dans toutes ses nuances – des fois resplendissantes et des fois, sordides…


Ce fameux personnage ... Votre roman est en partie historique avec des références assez précises. Je suppose que vous avez fait des recherches pour l'écrire, pouvez vous nous en dire plus ?

Oui, beaucoup de recherches, et assez complexes. Un seul travail d’un historien bulgare – Gueorgi Atanasov, rentre assez profondément dans le sujet du Despotat de Dobroudja, même si on a tous étudié au lycée vaguement l’histoire de Dobrotitsa et de la Bulgarie divisée en trois à l’aube de l’invasion ottomane à l’époque médiévale. Je devais prendre beaucoup de notes et relier beaucoup de sources historiques. Je voulais absolument que les événements du roman suivent la chronologie réelle de la géopolitique de l’époque. Ce qui vaut aussi pour la deuxième partie du roman. La forteresse Kaliakra d’antan ( site visitable actuellement) est aujourd’hui un important site archéologique, qui nous révèle beaucoup de secrets… Une bague qui contenait du poison et le squelette d’un jeune noble, qui portait une bague de la famille impériale de Byzance, sont les dernières découvertes sur le site, que j’inclue également dans
mon histoire. Mais il y aussi beaucoup de questions sans réponses. Pour celles-ci, je me sers du Tarot. Ça peut paraître fou, je sais, mais ce qui est drôle, c’est que ça marche. Le Tarot peut répondre à n’importe quelle question si elle est bien posée, et s’il le souhaite.

Mais à la base, j’avais l’histoire de cette jeune femme épaulée par un seigneur, et qui arrive finalement à sauver sa cause de par ses pouvoirs. Et le triangle amoureux. Je me suis mise à chercher un cadre historique, je me rapprochais vers l’histoire du Vlad Cepes roumain – « le
comte Dracula », pour finalement arriver à me souvenir de l’histoire de mon propre pays, la Bulgarie, et la rivalité du grand despote avec son propre fils.

Psychologue clinicienne de métier, ça m’a beaucoup intéressé… Il y a d’ailleurs toujours deux hypothèses différentes
– Etait-ce un seul fils qui se fit appeler Ivan Terter, ou de deux fils
– un qui s’appelait Ivanko, et l’autre Terter.

Les conclusions auxquelles je suis arrivée suite à mes recherches ont rejoint
l’hypothèse d’un seul fils connu. Et un autre par la suite, mais ça, c’est dans la deuxième partie…

Justement, pouvez nous donner des indices sur cette deuxième partie. 

Déjà, il sera beaucoup plus long ; je suis à presque 20 000 mots, et même pas à un dixième de ce que j’ai à raconter. Je ne savais pas qu’il était beaucoup plus facile et agréable d’écrire une suite. Et j’avoue que j’angoissais à l’idée de dire adieu à mes personnages, auxquels je
m’étais tant attachée. J’apporte ma vision de la rupture finale entre le père et son fils… Il y aura beaucoup de nouveaux personnages d’origines différentes, beaucoup de passion – je me lâche pas mal, j’ose beaucoup plus… et encore beaucoup d’histoire et beaucoup de magie, qui devient une évidence. J’apporte aussi ma propre vision de comment la cartomancie s’est développée pendant les siècles. (Je remercie « Mona » pour l’inspiration et pour tout ce qu’elle m’a appris, elle se reconnaîtra… ) Des retrouvailles souhaitées par les lecteurs du tome 1, et qui de toute manière rejoignaient mes propres envies. La réponse à une question qui est restée ouverte à la fin du Tome 1… Bref, je promets que les « Filles de Kaliakra » sera un kiffe pour les amateurs de ce genre un peu spécial et éclectique.

Hâte de lire ça alors. D'autres projets en tête peut être ? 

Mon rêve en tant qu’auteur… D’abord et avant tout, ce serait que le lecteur puisse ressentir toutes les émotions que j’ai pu ressentir moi-même en l’écrivant. J’ai aussi voulu que le lecteur ne s’ennuie jamais ; et même si pas mal de détails historiques peuvent s’avérer difficiles à comprendre, je pense que j’ai réussi mon pari, si je me fie aux avis de lecteurs qui me contactent par le biais des réseaux sociaux.

Et mon rêve le plus grand – qui peut paraître très osé, ce serait de voir cette partie de l’histoire de l’Europe de Est, et aussi celle de Lilith et
du Tarot, sur écran… Les Vikings ont réussi, pourquoi pas les Slaves ?

Effectivement, et pour ceux qui aimerait dès à présent en découvrir plus sur la culture slave, un conseil ?

Quel conseil ? Déjà, je le féliciterais pour en être arrivé là, arrivé à s’intéresser à cette culture. Pour moi qui ai vécu la plupart de ma vie dans mon pays d’origine, c’est une évidence et une passion, mais pas forcément pour quelqu’un qui a grandi dans un pays francophone. S’intéresser à des choses autres que ce qui nous sont étroitement liées, révèle une âme d’aventurier, une âme profonde. Lire. Je pense que des romans comme « Kaliakra »
facilitent ce genre de lecture d’explorateur, car ils arrivent à passer outre le côté un peu sec des documents historiques, qui peut s’avérer des fois décourageant.

Et dernier petit conseil, pour ceux qui nous lisent et qui aimeraient se lancer dans l'écriture ?

Trouver un sujet qui le passionne ! Petit à petit, le reste vient s’ajouter tout seul, de manière assez surprenante, une fois devant la page blanche, ou même en flânant dans les rues… S’attacher à ses personnages. Puiser beaucoup de choses de la vie réelle, des personnes et
des événements qui auraient pu le toucher…

Si vous voulez en savoir plus, ou découvrir d'autres interview c'est par ici.

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