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Carnet de bord littéraire

Carnet de bord littéraire


Laïcité

Publié par Plume vive sur 11 Juin 2016, 16:18pm

Catégories : #Mes écrits & Autre

Laïcité
Laïcité

                                                                    3ème

Catégorie: Poésie libérée. Concours: Art et Lettre de France

Je griffonne ton nom sur les feuilles de mon cahier d’histoire qui me sert de journal
Je grave ton nom sur les feuilles des arbres qui tombent dans la brise matinale
Je tague ton nom sur les murs déjà tagués par des centaines de squatteurs du lycée
Je tatoue ton nom sur ma main à l’encre indélébile pour ne jamais l’oublier
Je forme ton nom à travers la buée des vitres de voiture
Je forge ton nom, ta définition quand je ne suis pas sûre
Je crie ton nom au vent
Je crayonne ton nom en lettres de sang
J’écris ton nom pour ceux que je connais mais qui ne me connaissent pas
J’écris ton nom pour ceux qui me connaissent mais que je ne connais pas
J’exprime ton nom pour ceux qui disent tout savoir sans rien comprendre
J’expose ton nom pour essayer de te et de me comprendre
J’ébauche ton nom sur les tableaux noirs des salles du bahut
Je m’épanche sur ton nom depuis que je l’ai su
Je grave ton nom dans ma déchéance
Je gribouille ton nom avec des craies blanches
Je bafouille ton nom devant la glace
Je balbutie ton nom quand je me casse
Je rappelle ton nom sur terre là où tout le monde t’a oublié
Je recopie ton nom à côté d’un dico ouvert à la page Laïcité
Je déclame ton nom, le crie en silence, dans le silence, exsangue
Je débite ton nom dans toutes les langues
Je vocifère ton nom devant des regards gênés
Je vois ton nom inscrit un peu partout, vaciller sous une lumière qui se dit éclairée
Mais qui le comprend ? Qui l’applique ? Qui l’utilise ? Qui le veut ? Qui le peut ?
Qui m’écoute ? Qui  accepte de le faire ? Qui ne me traite pas d’illuminée ?
Qui ne rit pas en m’entendant ? Qui ouvre son esprit, son cœur, son âme, ses yeux ?
Qui ne passe pas des lignes ? Qui lit les tags, les tracts, les phrases barrées ?
Qui écoute les paroles d’une chanson, ses enfants, les gens dans la rue ?
Ses parents, les hommes politiques, la vérité, les inconnus ?
Qui ne fuit pas en détournant le regard ? Qui ne freine pas des pieds aux progrès ?
Qui croit encore à quelque chose ? Qui accepte de croire ces cris ?
Pourquoi ton nom n’est-il qu’une simple devise oubliée ?
Pourquoi égalité, fraternité, laïcité ne sont que des mots et non pas une incantation ?
J’ai brûlé ton nom avec un cierge. J’ai effacé ton nom sous un tapis.
J’ai perdu ton nom dans la mer. J’ai oublié ton nom dans ma méditation.
Mais tu sais, des fois, au moment où je ne m’y attends pas, j’entends ton nom…
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